Quelle différence entre mort foetale in utero et
Quelle différence entre mort foetale in utero et interruption médicale de grossesse ? MFIU/IMG deux sigles impersonnels pour désigner des vies qui basculent. Sans doute le lâche soulagement de n'avoir pas eu à assumer une décision déjà prise.
Je ne veux plus être forte ou courageuse. Un bon petit soldat. Je veux juste m'allonger et et ne penser qu'à toi. T'envelopper de mes pensées comme je n'ai pas pu le faire de mes bras. Apprivoiser ton absence. Fermer les yeux et les mains sur mon ventre, me rapprocher de toi, comme lorsque chaque soir nous sentions ta vie battre sous nos doigts.
Poème
Comme un petit papillon
Sa vie fut éphémère
Petit ange d’amour
Elle te fit naître Mère
Dans chaque papillon
Caressant la lumière
Des millions de poupons
Illuminent la terre
Volez, volez petites plumes légères
Tournez, virevoltez
Le souffle de vos mères
Dans vos ailes graciles
Vous êtes les témoins, en ce monde subtil
Que jamais, non jamais
Aucune vie ne se perd…
« Merci à Patrice et Béatrice qui nous ont confié le poème réalisé par la tante d’Ernestine » (sic)
J't'ai pas entendu
Repose-toi petite âme. Loin de moi, loin de nous. Loin de nos rites inutiles. Envole-toi, ne te retourne pas.
T'avais déjà gonflé mes seins
Pour ta p't'ite bouche à nourrir
Moi j'étais sûre que t'étais bien
Qu't'avais pas envie d'partir
J'avais déjà gonflé mon corps
Pour qu't'aies pas d'mal à grandir
Moi j'étais sûre que t'étais fort
J't'ai pas entendu mourir
Moi j'étais sûre que mes enfants
N'auraient ni faim, ni mal, ni froid
Même pas l'temps de crier "maman"
Que j'les aurais eu dans mes bras
Je sais même pas si t'as eu peur
J't'ai laissé tout seul souffrir
Est-ce que c'est parce que j'ai pas d'coeur
Qu'j'tai pas entendu mourir ?
Linda Lemay
Gaël (3)
Gaël (2)
Gaël (1)
La petite bête jouait au jardin
Et j'avais sa tête au creux de ma main
Un oiseau de plus
Un oiseau de moins
Tu sais, la différence c'est le chagrin
Il n'y a pas eu école ce matin
Il n'y aura plus d'enfance au jardin
Un oiseau de plus
Un oiseau de moins
Tu sais, la différence c'est le chagrin
La petite bête jouait au jardin
C'était une fête quand tous les matins
Un oiseau de toi
Un oiseau de moi
Venait ici manger de notre pain
Ça n'arrive qu'aux autres
Mais c'était le nôtre
Tu sais, la différence c'est le chagrin
(michel polnareff - ça n'arrive qu'aux autres)
Une petite cantate... en passant
Une petite cantate
Du bout
des doigts
Obsédante et maladroite
Monte vers toi
Une petite
cantate
Que nous jouions autrefois
Seule, je la joue, maladroite
Si,
mi, la, ré, sol, do, fa
Cette petite cantate
Fa, sol, do,
fa
N'était pas si maladroite
Quand c'était toi
Les notes couraient
faciles
Heureuses au bout de tes doigts
Moi, j'étais là, malhabile
Si,
mi, la, ré, sol, do, fa
Mais tu es partie, fragile
Vers
l'au-delà
Et je reste, malhabile
Fa, sol, do, fa
Je te revois
souriante
Assise à ce piano-là
Disant "bon, je joue, toi chante
Chante,
chante-la pour moi"
Si, mi, la, ré
Si, mi, la, ré
Si, sol, do,
fa
Si, mi, la, ré
Si, mi, la, ré
Si, sol, do, fa
Oh mon amie, oh ma
douce
Oh ma si petite à moi
Mon Dieu qu'elle est difficile
Cette
cantate sans toi
Une petite prière
La, la, la, la
Avec mon cœur
pour la faire
Et mes dix doigts
Une petite prière
Mais sans un signe
de croix
Quelle offense, Dieu le père
Il me le pardonnera
Si, mi,
la, ré
Si, mi, la, ré
Si, sol, do, fa
Si, mi, la, ré
Si, mi, la,
ré
Si, sol, do, fa
Les anges, avec leur trompette
La joueront, joueront
pour toi
Cette petite cantate
Qui monte vers toi
Cette petite
cantate
Qui monte vers toi
Si, mi, la, ré
Si, mi, la, ré
Si,
sol, do, fa...
Retour en hiver - Décembre 1983
– Dis donc, tu sais jouer aux échecs ou pas ?
– Euh...
– Mon grand-père m'a appris, j'avais quatre ans...
Que de
condescendance dans sa voix. Il est assis au bord du lit et me regarde, mi
fâché, mi-amusé. Nous sommes à l'hôpital tous les deux.
Il a
vingt-huit ans. Il s'appelle Louis. Il grand, brun et beau. La perfection,
quoi. Je suis amoureuse de lui et lui est amoureux de moi. Du moins c'est ce
que je crois. Nous sortons ensemble depuis qu'il m'a embrassée. Je suis “avec
lui”. Cela aussi je le crois.
Dans un mois,
à quelques jours près, j'aurai quinze ans.
Quelques jours
plus tard, dimanche soir
Après 21
heures
– Allez regarde au moins ; c'est normal !
De force, il
essaie d'amener ma main vers lui. Moi assise au bord du lit, lui couché. En
tee-shirt le pantalon aux genoux. Et moi, dans mon stupide pyjama à
rayures. Je résiste. Partagée entre le
dégoût et la peur. Et le chagrin. S'il m'aime autant que je l'aime, pourquoi ne
comprend-il pas que je ne veux pas ? Que je ne suis pas prête ?
Il insiste.
Depuis quelques jours, cela se passe comme cela entre nous. Nos flirts sont
devenus plus poussés. Récemment, il s'est excité sur mes seins. Pour la
première fois, j'ai méprisé un homme. Je n'ai même pas quinze ans.
Mercredi, il
s'en va. L'idée de son départ me déchire le coeur.
Mercredi soir
Cette fois il
s'en va. Sa femme vient le chercher. Grande, blonde, très maquillée, un manteau
de fourrure. Détails imprimés dans ma mémoire. Je le regarde partir en silence.
Quand le soir arrive, je pleure comme une madeleine. Lui n'est pas triste ;
plutôt embarrassé avec le recul. Vais-je faire un scandale ? Moi, j'y n'y pense
même pas. Je suis seulement malheureuse. Et je l'ai peu vu depuis dimanche. Les
infirmières nous ont séparés.
Il a eu ce
qu'il voulait bien sûr. Ma main sur son sexe, maintenue de force, jusqu'au bout
de son plaisir. Ensuite, la chef de
service est arrivée.
Le dégoût, la
honte et la culpabilité, bien rangés dans un coin de ma tête.
Ce n'est que deux ans plus tard que j'ai réalisé. La colère est venue après. Bien après.
(A bientôt ma Carlita - Septembre 2005)
Le dire et l'admettre une bonne fois pour toutes...