Questions réponses
En thérapie
Au sujet d'une plainte éventuelle. Ou même d'une main courante.
- Vous n'avez pas peur qu'il vous rie au nez ?
Oh si. C'est la seule chose qui retient. Vingt-six ans après quelle crédibilité ? Sa parole contre la mienne, c'est à dire rien.
- Pourquoi cela a-t-il été si important ?
Parce que j'ai été violée. Parce que je n'ai pas été violée. Pas au sens de la loi ou médical. Parce qu'il est absolument indécent de se considérer comme telle alors que tant l'ont effectivement été. Et parce que pourtant, ce que tant d'autres décrivent comme un simple abus - "c'était juste une branlette, non ?"- a été pour moi une porte sur la nuit. Un vol sans effraction et sans traces juste un cambriolage de ma mémoire. Une condamnation à perpétuité par moi-même, sans remise de peine. Je sais que d'autres ont vécu bien pire. On me l'a assez dit. Je me le suis assez dit. Mais mon reflet dans le miroir est faussé par un brouillard de culpabilité et de colère. L'espoir, la volonté de "s'en sortir" ne suffisent pas.