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Carlita
16 avril 2013

Elle ne sait plus si elle doit manger ou aller

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Elle ne sait plus si elle doit manger ou aller plus loin encore dans la rechute. Elle ne veut ni l'un ni l'autre. Parce qu'elle ne se pardonne toujours pas d'être elle-même. Parce qu'elle a peur de finir à l'hôpital. Parce qu'elle ne sait toujours pas vivre sans Elle.

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8 avril 2013

To no where

gothic-wallpapers-08 (gothicwallz_blogspot_com)

La sensation de culpabilité à chaque bouchée ou presque. Le dégoût de la nourriture. Et la peur à chaque pas : peur de la rechute ultime, peur de risquer l'obésité à chaque repas, peur de la tentation de redescendre en dessous du minimum vital. Le seuil du poids à atteindre qui ne cesse de baisser, quelles que soient les conséquences. Parce qu'elle refuse encore de croire que le passé ait tant d'influence des décennies après. Parce qu'elle ne sait toujours pas gérer la violence autrement qu'en la retournant contre elle-même.  Parce qu'il est déjà trop tard pour reculer et encore trop tôt pour s'arrêter.

30 mars 2013

Backward (3)

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Jour après jour, le refus de la nourriture qui se transforme en phobie. Le piège qui se referme, dont elle n'est pas encore sûre de vouloir sortir. Elle n'arrive plus à parler à la première personne. Elle n'arrive plus à manger plus d'une fois par jour. Malgré la fatigue de plus en plus présente. Malgré les vertiges, les maux de tête. Malgré la peur de tomber. De ne plus savoir s'arrêter. De ne plus vouloir s'arrêter. A chaque bouchée le décompte de calories. Déjà, elle ne pense plus qu'à cela. Descendre. Diminuer. Maigrir. Le poids à atteindre qui ne cesse de reculer. Irrationnel et suicidaire. Nécessaire. Culpabilité de s'abîmer ainsi. Culpabilité de céder à la faim, au moins une fois par jour. Un combat épuisant, permanent, qu'elle mène depuis si longtemps.

Comme un fantôme qui se promène
Et l'âme alourdie de ses chaînes
Réussir sa vie
Quand d'autres l'ont meurtrie, et
Réussir sa vie, même si...
Comprendre ne guérit... pas

(Mylène Farmer)

12 mars 2013

Backward (2)

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39.6 kg. Premières nausées après les repas. Peur de la chute qui continue. Peur des conséquences inévitables. Peur qu'Elle devienne trop visible aux yeux des autres. Mais leur imposer jour après jour les preuves évidentes de Son emprise. Soulagement de voir les chiffres baisser. Décompte quotidien des calories, vérification permanente que le corps continue de plier. Refuser la nourriture au-delà du minimum - pour ne pas mourir tout à fait, pour avoir la paix. Faire payer à ce corps ce qu'elle ne sait pas être. Cet état d'imperfection. Contrôler son poids parce qu'elle ne contrôle plus rien d'autre, ou si peu. Un pas de deux éreintant, entre culpabilité et désir de descendre encore et toujours plus bas. Anéantir le corps. Elle a cru l'avoir vaincue. Elle a cru s'être affranchie de Ses règles implacables. Du froid. De la faim omniprésente. De la douleur et de la honte de n'avoir plus le droit de manger. Elle sait aujourd'hui qu'elle n'a jamais vraiment souhaité qu'Elle disparaisse, même si elle n'en peut plus de vivre avec Elle. Elle se fout désormais du choix du symptôme, elle sait ce qui l'a amenée là. Mais elle refuse la seule aide possible, parce qu'elle ne sait toujours pas vivre sans Elle, ultime refuge quand tout lui échappait. Elle sait seulement qu'à cette rechute tant souhaitée, tant redoutée, il faudra bien trouver une issue.


Pas assez riche,  trop peu léger

et pas assez de calories

faut faire chauffer la machine

et c'est d'sourires dont elle s' nourrit

(Syrano - Ficelle)

5 mars 2013

Backward

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Ni honte ni fierté. Juste une constatation. Parce qu'elle a verrouillé sa bouche à la nourriture, parce qu'elle s'emploie à faire plier ce corps dont elle ne sait que faire, qu'elle ne sait toujours pas maîtriser. Même si elle sait la hantise des repas, l'obsession toujours plus grande de la privation, les conséquences médicales et cette sensation de froid qu'elle reconnaît entre toutes. Ces impressions fugitives mais bien réelles que son corps n'existe plus. Une situation qu'elle redoute et qu'elle ne veut pas changer.

Ni honte ni fierté. Juste la constation d'un état qui se résume en un mot : rechute.

 

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9 février 2013

Emprise

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Elle ne veut pas guérir parce qu’elle ne sait pas comment exister autrement qu’à travers cette maladie qui l’a choisie, cette maladie dont on parle dans les journaux et les colloques, une quête aveugle et obscure qu’elle partage avec d’autres, complices anonymes et titubantes d’un crime silencieux perpétré contre soi. (...) Elle revient d’une terre aride qu’elle ne peut raconter...
 
Delphine de Vigan
7 février 2013

Vertiges

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Cette volonté absurde et délibérée de descendre encore et toujours plus bas. Le refus de la faim comme une forme déviante et invisible d'automutilation. Effacer le corps à défaut de s'effacer entièrement. Mourir de faim pour ne pas tout à fait mourir de douleur.

Pauvre conne...

2 octobre 2012

" Je regarde ma vie passée comme on regarde un

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" Je regarde ma vie passée comme on regarde un mauvais film d'action, en hurlant, assise au bord de mon fauteuil : " Non, non, n'ouvre pas cette porte ! Il y a un méchant qui t'attend derrière. Il va t'attraper, te ligoter, et tout va s'écrouler ! " Sauf que, dans mon histoire, il n'y a pas de méchant. Celle qui m'est tombée dessus n'est autre que moi-même. Mon double, une bonne femme décharnée et diabolique, me souffle : " Ne mange pas, je ne veux pas que tu manges. Je te laisserai tranquille dès que tu seras maigre, je te le jure. Tout ira bien quand tu seras maigre. "
 
"Elle ment. Elle ne m'a jamais laissée tranquille. Et je ne suis jamais parvenue complètement à m'arracher de ses griffes. "
18 décembre 2011

J'aime

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Lucie, Véronique, Claire, Anne-Laure et Aurore, cinq jeunes femmes âgées de 20 à 30 ans, ont connu l’enfer des troubles alimentaires. Elles témoignent ici à cinq voix de ce mal particulier qu’est l’anorexie mentale. Du corps amaigri que l’on cache aux os que l’on exhibe, elles dépeignent avec justesse l’euphorie et la douleur que procure la maîtrise de soi ; le déni de la maladie jusqu’à l’effondrement physique et l’impossibilité de communiquer avec les proches. Elles nous racontent aussi les soins hospitaliers, leurs victoires et leurs rechutes, l’importance de la thérapie et du soutien de leurs semblables, autant de moyens qu’elles ont trouvés pour apaiser peu à peu leur calvaire.  

28 juin 2011

Again and again

pèse personne

Tu n'es qu'une conne. Accrochée à un chiffre et à ton compteur de calories. Attendant desespérément le miracle qui te permettra d'échapper définitivement à son emprise. Le miracle qui te permettra de rester sous son emprise, sans y laisser ta peau. Tu pensais l'avoir vaincue ; Elle n'a fait que relâcher son étreinte pour mieux la resserrer au moment voulu.

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